« Matières somptueuses, ors, pourpres, noirs profonds – car il existe plusieurs nuances de noirs quand on choisit la Nuit pour habiller un corps – Juan Castilla, rend hommage aux femmes. Elles sont hautaines, et fières, conscientes de leur beauté, et à la fois proches de nous. Leurs poses de Madone espagnole – dans le goût d’un ex-voto qu’aurait pu signer Baudelaire – sont tant des invites à la prière qu’à la rêverie. A la manière des primitifs, sur le bois gravé teinté d’or, on découvre l’auréole d’un visage, que le peintre aura transposée sur une toile dans un élan de modernité, arrachant les formes séculaires au temps pour les ancrer dans notre monde, hérissé d’échos incandescents. Ainsi le Grand Oeuvre peint devient alchimie, transmutation des images, série de silhouettes anguleuses et douces à la fois, que décline à l’infini la main de l’artiste. Princesses, Bohémiennes, Vierges folles, Vierges sages, elles sont brunes et brûlantes, elles sont les allégories d’une Espagne qui pourrait être Byzance, ou encore la fournaise d’un désert qui commence au-delà de la méditerranée. Les accents moyens orientaux sont à l’évidence ceux des drapés, des bijoux, et des poses, car le singulier Soleil Noir qu’est la peinture de Juan Castilla, se situe dans l’entre- deux fulgurant de l’ombre et de la lumière, de la douceur et de la violence, de la liberté et de l’aliénation. «
Cecile LADJALI
Juan Castilla est né à Séville en Espagne. Il étudie à l’école des Beaux Arts de ‘Santa Isabel de Ungria’ de Séville, puis de ‘San Fernando’ de Madrid et aux Beaux Arts de Paris. Il habite depuis 1964 à Paris.
Il a réalisé plusieurs expositions personnelles en France, Allemagne, Espagne, Japon, Belgique.